EXPOSANTS :
KODOU SENE
KANGOU SENGHOR
PAPA
CHEIKH NDIAYE DIOUF
ISIDORE ALEXANDRE SENE
ABRAHAME PAUL EMANUEL
POUYE
THEME :
LE KHOY EN MILIEU SERERE
Plan :
Introduction :
Définition du
Khoy :
Les saltigués
Les pangools
L’organisation du Khoy
Le Khoy
proprement dit
Conclusion
Introduction :
Le Khoy est une
cérémonie traditionnelle et culturelle sérère. Au Sénégal, l’ethnie sérère
occupe la troisième place après celle des wolofs et des peulhs. On les localise
à l’ouest et au centre du Sénégal, dans les régions telles que : Thiès,
Kaolack et Fatick où ils sont majoritaires. N’empêche, on les retrouve un peu
partout dans le pays. Ils vivent d’agriculture, d’élevage et de pêche. Les sérères
ont adhéré aux religions dites révélées (christianisme, islam). Cependant,
l’animisme occupe la plus importante place au sein de cette société. Le Khoy
illustre parfaitement cet enracinement.
QU’EST CE QUE LE
KHOY ?
Le Khoy ou le « grand
appel » en langue sérère est une
cérémonie nocturne, au cours de laquelle se rencontrent les saltigués. Il a souvent lieu à l’approche de la saison des
pluies. Une occasion pour les saltigués
de prédire l’hivernage (si elle sera bonne ou pas) et de mettre la population
en garde sur d’éventuelles catastrophes et de les exhorter à faire de
sacrifices et de l’aumône pour les éviter. Il est toujours rythmé au son des
Dioudioung (tams-tams), avec des chants et danses mystiques des Saltigués.
QUI SONT
LES SALTIGUES ?
Le saltigué est un
prêtre, un voyant, l’intermédiaire entre le monde des esprits et celui des
hommes. Il est doté d’un pouvoir de divination extraordinaire. Il y a plusieurs
lignées de saltigué, y’ en a aussi qui ne sont pas des saltigués mais qui ont juste un don mystique égal à celui de ces
derniers (ils ont seulement des pangools).
QU’EST CE QU’UN
PANGOOL ?
Le pangool est un
esprit ancestral qui communique avec l’être humain et lui transmet des
connaissances. Chez les Wolofs, on parle de « tour ou khamb). Il est
représenté sous plusieurs formes : bout de pilon, canaris, mortier, etc). Ce
sont les parties visibles, mais il
existe des êtres invisibles, surnaturels. Ils exigent souvent des offrandes de
la part du ou de ses propriétaires. En
cas de négligence ou de refus, ils sévissent sévèrement par différentes
manières : déformation des parties du corps, maladies, incendies etc. il
arrive même des moments où le propriétaire lui-même est battu à coups de
fouets. Lui seul est en mesure de les sentir et de les voir. Dés que l’offrande
est faite, sa situation redevient normale. Le pangool protège aussi la famille
de son propriétaire contre le mauvais sort et autre malheur.
L’ORGANISATION DU
KHOY :
Le Khoy a lieu à une date
précise. Ce sont les saltigués qui, après avoir consulté leur esprit ou pangool
se réunissent pour décider de la date. Et c’est au Koumah (djaraaf ou chef
suprême des saltigués) à qui revient le dernier mot sur le choix de cette date.
Une fois la décision prise, le Koumah la communique au conseil des sages qui à
leur tour en font part aux griots qui
enfin la diffusent à travers le village.
LE GRAND JOUR DU KHOY.
La cérémonie du khoy
se tient le plus souvent les week-ends. Elle a lieu dans la région de Fatick au
centre expérimental des médecins traditionnels (cemetra), plus connu sous le
nom de MALANGO (qui signifie ce qu’il faut et qui convient en sérère). Ce
centre se situe à la sortie de la ville sur la route de foundiougne à l’est du
bras de mer, à l’ouest la commune de Fatick, au nord la route nationale numéro 1
et au sud, foundiougne.
La nuit tombée, avant
le démarrage des prédications, le
Khoumah prend la parole pour rappeler le but de la cérémonie. Tout Saltigué,
avant de faire ses prédications s’introduit au milieu de la foule et exécute
une danse qui lui est propre pour s’identifier par rapport à ses camarades. La
séance de divination se fait sous le rythme des dioudioungs. Grâce aux griots,
ces tam-tams dialoguent avec les saltigués qui se succèdent au parloir.
Emmitouflés dans des tenues traditionnelles avec en bandoulière des amulettes
de toutes sortes : gris-gris, cornes recouvertes d’un tissu rouge, cauris,
écharpes qui leur tombent aux genoux, cordes avec des nœuds, chéchia fourrés de
plumes d’oiseaux, de cheval. Sous l’emprise de l’alcool, ils dandinent au
rythme des dioudioungs.
Les femmes saltigué
sont en camisoles multicolores, foulards noués, elles rivalisent d’ardeur avec les hommes. Mais dans l’ensemble, les Saltigués
s’arrachent le micro, se lancent des invectives comme de fougueux lutteurs, les
poings fermés, ils bandent les muscles non pas pour s’affronter physiquement
mais pour se battre mystiquement. Ils aiment exhiber leur talent de voyant pour
humilier leur vis-à-vis.
Par exemple : en
2011, un saltigué du nom de Abdoulaye Ndiaye avait dit que le pouvoir ne sera
pas pris par un militaire contrairement à ce qu’avait prédit son homologue Fode
Diouf ; et que c’est un jeune qui va diriger le pays. Il avait précisé
même que le futur président du Sénégal est né en 1963. Et un autre saltigué du
nom de Ibrahima Ndiaye a aussi été formel : « c’est Macky Sall qui
prendra les rênes du pouvoir, les esprits m’ont montré cela et c’est très
clair ». Source populaire du 06 juin 2011.
Amy Faye de Niakhar
déclare : « je suis née sept fois ; j’ai eu sept mamans, j’ai hérité de mes parents ce que je possède. La mort de serigne Saliou, c’est moi
qui l’avais prédite et je n’ai pas failli ». Khane Djiadjiack, une autre saltigué, avait prédit
le naufrage du joola. Les saltigués avaient aussi vu les tensions de la présidentielle et la
défaite inéluctable de Wade. Cependant, il leur arrive de passer à côté des choses prédites. Pour parer à certaines
catastrophes, ils proposent des solutions par des sacrifices.
CONCLUSION
En définitive la
pratique du Khoy qui occupe toujours une
place importante dans la culture sérère
montre que ces derniers sont plus que jamais enracinés. D’ailleurs, le khoy
n’est plus seulement l’affaire des sérères mais de tous les sénégalais même si
d’aucuns n’y accordent pas une grande importance.
En tout cas, depuis quelques années, le Sénégal est captivé par
cette séance de divination quasi-institutionnelle. Le Khoy intéresse
aujourd’hui les politiciens. Car c’est
au cours de ses séances qu’on prédit leur avenir. C’est ainsi que beaucoup de
sénégalais gardent toujours en mémoire
la prédiction du jeune saltigué Nicolas Ignace Ngom qui affirme qu’en 2012, trois mois après les élections, le pouvoir tombera entre les
mains de l’armée qui le remettra sagement aux civils. Il y’a aussi un certain
Mamadou Faye qui a prédit l’effondrement
d’un bâtiment : le sinistre dit-il, fera une centaine de morts.
WAIT AND
SEE…………………
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