vendredi 15 juin 2012

Les pratiques mystiques des Sérères





EXPOSANTS :
KODOU SENE
KANGOU SENGHOR
PAPA CHEIKH NDIAYE DIOUF                     
ISIDORE ALEXANDRE SENE
ABRAHAME PAUL EMANUEL POUYE
                                

        THEME : LE KHOY EN MILIEU  SERERE
Plan :
Introduction :      
Définition du Khoy :
Les  saltigués
Les  pangools
L’organisation du  Khoy
Le  Khoy  proprement dit
Conclusion

Introduction :

Le Khoy est une cérémonie traditionnelle et culturelle sérère. Au Sénégal, l’ethnie sérère occupe la troisième place après celle des wolofs et des peulhs. On les localise à l’ouest et au centre du Sénégal, dans les régions telles que : Thiès, Kaolack et Fatick où ils sont majoritaires. N’empêche, on les retrouve un peu partout dans le pays. Ils vivent d’agriculture, d’élevage et de pêche. Les sérères ont adhéré aux religions dites révélées (christianisme, islam). Cependant, l’animisme occupe la plus importante place au sein de cette société. Le Khoy illustre parfaitement cet enracinement.

QU’EST CE QUE LE KHOY ?

Le Khoy ou le « grand appel » en langue sérère est  une cérémonie nocturne, au cours de laquelle se rencontrent les saltigués. Il  a souvent lieu à l’approche de la saison des pluies. Une  occasion pour les saltigués de prédire l’hivernage (si elle sera bonne ou pas) et de mettre la population en garde sur d’éventuelles catastrophes et de les exhorter à faire de sacrifices et de l’aumône pour les éviter. Il est toujours rythmé au son des Dioudioung (tams-tams), avec des chants et danses mystiques des Saltigués.


QUI  SONT  LES SALTIGUES ?

Le saltigué est un prêtre, un voyant, l’intermédiaire entre le monde des esprits et celui des hommes. Il est doté d’un pouvoir de divination extraordinaire. Il y a plusieurs lignées de saltigué, y’ en a aussi qui ne sont pas des saltigués mais qui ont  juste un don mystique égal à celui de ces derniers (ils ont seulement des pangools).


QU’EST CE QU’UN PANGOOL ?

Le pangool est un esprit ancestral qui communique avec l’être humain et lui transmet des connaissances. Chez les Wolofs, on parle de « tour ou khamb). Il est représenté sous plusieurs formes : bout de pilon, canaris, mortier, etc). Ce sont les parties    visibles, mais il existe des êtres invisibles, surnaturels. Ils exigent souvent des offrandes de la part du ou de ses propriétaires.  En cas de négligence ou de refus, ils sévissent sévèrement par différentes manières : déformation des parties du corps, maladies, incendies etc. il arrive même des moments où le propriétaire lui-même est battu à coups de fouets. Lui seul est en mesure de les sentir et de les voir. Dés que l’offrande est faite, sa situation redevient normale. Le pangool protège aussi la famille de son propriétaire contre le mauvais sort et autre malheur.


L’ORGANISATION DU KHOY :

Le Khoy a lieu à une date précise. Ce sont les saltigués qui, après avoir consulté leur esprit ou pangool se réunissent pour décider de la date. Et c’est au Koumah (djaraaf ou chef suprême des saltigués) à qui revient le dernier mot sur le choix de cette date. Une fois la décision prise, le Koumah la communique au conseil des sages qui à leur tour en font  part aux griots qui enfin la diffusent à travers le village.


LE GRAND JOUR DU KHOY.

La cérémonie du khoy se tient le plus souvent les week-ends. Elle a lieu dans la région de Fatick au centre expérimental des médecins traditionnels (cemetra), plus connu sous le nom de MALANGO (qui signifie ce qu’il faut et qui convient en sérère). Ce centre se situe à la sortie de la ville sur la route de foundiougne à l’est du bras de mer, à l’ouest la commune de Fatick, au nord la route nationale numéro 1 et au sud, foundiougne.
La nuit tombée, avant le démarrage  des prédications, le Khoumah prend la parole pour rappeler le but de la cérémonie. Tout Saltigué, avant de faire ses prédications s’introduit au milieu de la foule et exécute une danse qui lui est propre pour s’identifier par rapport à ses camarades. La séance de divination se fait sous le rythme des dioudioungs. Grâce aux griots, ces tam-tams dialoguent avec les saltigués qui se succèdent au parloir. Emmitouflés dans des tenues traditionnelles avec en bandoulière des amulettes de toutes sortes : gris-gris, cornes recouvertes d’un tissu rouge, cauris, écharpes qui leur tombent aux genoux, cordes avec des nœuds, chéchia fourrés de plumes d’oiseaux, de cheval. Sous l’emprise de l’alcool, ils dandinent au rythme des dioudioungs.

Les femmes saltigué sont en camisoles multicolores, foulards noués, elles rivalisent d’ardeur avec  les hommes. Mais dans l’ensemble, les Saltigués s’arrachent le micro, se lancent des invectives comme de fougueux lutteurs, les poings fermés, ils bandent les muscles non pas pour s’affronter physiquement mais pour se battre mystiquement. Ils aiment exhiber leur talent de voyant pour humilier leur vis-à-vis.
Par exemple : en 2011, un saltigué du nom de Abdoulaye Ndiaye avait dit que le pouvoir ne sera pas pris par un militaire contrairement à ce qu’avait prédit son homologue Fode Diouf ; et que c’est un jeune qui va diriger le pays. Il avait précisé même que le futur président du Sénégal est né en 1963. Et un autre saltigué du nom de Ibrahima Ndiaye a aussi été formel : « c’est Macky Sall qui prendra les rênes du pouvoir, les esprits m’ont montré cela et c’est très clair ». Source populaire du 06 juin 2011.
Amy Faye de Niakhar déclare : « je suis née sept fois ; j’ai eu sept  mamans, j’ai hérité  de mes parents ce que je  possède. La mort de serigne Saliou, c’est moi qui l’avais prédite et je n’ai pas failli ». Khane  Djiadjiack, une autre saltigué, avait prédit le naufrage du joola. Les saltigués avaient aussi  vu les tensions de la présidentielle et la défaite inéluctable de Wade. Cependant, il leur arrive de passer à côté  des choses prédites. Pour parer à certaines catastrophes, ils proposent des solutions par des sacrifices.

CONCLUSION

En définitive la pratique du Khoy qui occupe  toujours une place importante dans  la culture sérère montre que ces derniers sont plus que jamais enracinés. D’ailleurs, le khoy n’est plus seulement l’affaire des sérères mais de tous les sénégalais même si d’aucuns n’y accordent pas une grande importance.
 En tout cas, depuis  quelques années, le Sénégal est captivé par cette séance de divination quasi-institutionnelle. Le Khoy intéresse aujourd’hui  les politiciens. Car c’est au cours de ses séances qu’on prédit leur avenir. C’est ainsi que beaucoup de sénégalais gardent toujours  en mémoire la prédiction du jeune saltigué Nicolas Ignace Ngom qui  affirme qu’en 2012, trois mois après  les élections, le pouvoir tombera entre les mains de l’armée qui le remettra sagement aux civils. Il y’a aussi un certain Mamadou Faye qui a prédit l’effondrement  d’un bâtiment : le sinistre dit-il, fera une centaine de morts.

WAIT  AND  SEE…………………


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