Au lycée,
leur plus grand rêve était d’être admis au baccalauréat. Ce qui
constituait pour eux le ticket d’entrée dans la vie estudiantine tant
idéalisée. Ils n’auraient jamais imaginé qu'à l’Université Cheikh Anta
Diop de Dakar les couloirs leur serviraient de dortoirs.
La nuit est
glaciale. Vue d’en haut, le campus social de l’université Cheikh Anta
Diop de Dakar ressemble à la ville au mille lumières. L’endroit idéal
qui semble être en mesure d’offrir un toit à tout étudiant. On se
croirait dans une grande résidence hôtelière. Les rues sont presque
vides. De loin, on aperçoit quelques étudiants qui reviennent des
amphithéâtres après de longues heures de révision. On entend le moindre
bruit de pas. Les allées sont aussi éclairées que pendant la journée. La
fraîcheur du vent humidifie le gazon. On a comme l’impression qu’il
brille au contact des lumières en provenance des fenêtres des chambres.
Le silence cède peu à peu au bruit puis
qu’on se rapproche des résidences. Il n’est pas rare de croiser des
garçons et des filles qui sortent du même pavillon :c’est les
provisoires, les chambres sont attribuées par ordre d’arriver. Pour
l’heure, toutes les résidences du campus sont mixtes. Devant la porte du
pavillon Q, se tient un groupe de jeunes garçons. Ils ne ratent pas
l’occasion de barrer la porte sous prétexte de taquiner les demoiselles à
leur passage. Même si ces dernières n’expriment aucune envie de
converser. Eux au moins ont le temps de s’amuser. Ils ne sont pas
préoccupés de trouver un lieu où dormir.
Contrairement à Omar Mballo qui pour le
moment est rentré de plein pied dans le bricolage. Rien n’est mis à
l’écart la moindre chaise usée est bonne pour aménager le petit coin qui
se situe entre le mur de l’escalier et l’allée centrale du couloir en
dortoir. Un drap jaunâtre avec des motifs assez diversifiés est étalé à
l’horizontal en guise de porte d’entrée. Le jeune Koldois, nouveau
bachelier, n’a pas oublié les paramètres de sécurité pour autant dans
l’élaboration de sa couchette. Pour éviter que les chats qui rodent dans
les lieux ne pénètrent dans son abri de fortune, il a renforcé sa
« porte » en posant devant celle-ci une table en dessous de laquelle il a
agencé des paires de chaussures et quelques bagages.
« Je suis venu à l’Ucad cela fait maintenant un mois. Je viens de Kolda et je n’ai aucun parent à Dakar. Mon
ami et moi avons tout tenté afin de trouver une chambre où passer la
nuit mais en vain. C’est par la suite que nous nous sommes résignés à
dormir dans le couloir », confie le jeune nouveau bachelier,
inscrit en premier année au département espagnol de la faculté des
lettres et sciences humaines
.......http://www.cesti-info.net/difficult%C3%A9s-de-logement-%C3%A0-lucad-les-laiss%C3%A9s-pour-compte-du-coud